Depuis quelques années, les vins bio connaissent un véritable essor sur le marché du vin mondial et ce au détriment des crus conventionnels dont les chiffres d’affaires régressent. Cette situation est en réalité due à la nouvelle tendance de consommation bio qui émerge de manière fulgurante chez les consommateurs. Pour mieux y répondre, l’Union Européenne a créé la dénomination « Vin biologique » en 2012. Jugée trop laxiste par certains vignerons, ceux-ci vont par la suite donner naissance à des certifications bio privées bien plus strictes.

Volonté commune

L’histoire de la viticulture biologique remonte à celle de l’agriculture biologique, c’est-à-dire à la période à cheval entre les deux Guerres mondiales. C’est en effet à cette époque que ces nouveaux modes de production ont vu le jour en Europe.

En Allemagne en 1927, on assiste en effet à la naissance du mouvement biologique biodynamique qui crée la première marque « Demeter » certifiant l’origine de ses productions. Cette dénomination traduisait déjà à l’époque la volonté des vignerons de proposer des produits vinicoles sans intrants et donc sans pesticides aux consommateurs.

Plus d’une décennie plus tard, l’agriculture organique voit le jour en Grande Bretagne. Celle-ci prône le compostage ainsi que le retour à une agriculture paysanne autonome. En France, l’Agriculture Biologique (AB) connaît un véritable essor dans les années 60.

Il faut cependant attendre l’année 1991, pour voir l’Union Européenne reconnaître officiellement l’AB. Cette volonté commune de proposer des produits biologiques aux dégustateurs va se matérialiser à travers la réforme de la PAC de 1992 qui crée des aides à la conversion à l’agriculture biologique.

Celles-ci joueront d’ailleurs un rôle important dans le passage à la viticulture biologique. C’est ainsi que de nombreux labels bio verront par la suite le jour.

Quelques exemples notables

Plusieurs vins commercialisés aussi bien en Europe que dans le reste du monde, portent les logos de différents labels bio. Parmi les plus répandus, on peut citer :

·         Le « vin biologique » : seuls les vins répondant aux critères de qualité biologique consignés dans la réglementation européenne de 2012 bénéficient de cette nouvelle appellation qui remplace depuis cette même année le label AB.

·         Le « Demeter » : c’est le label historique de la biodynamie. Cette labélisation est accordée aux produits vinicoles respectant une sévère charte de vinification, d’élevage et de mise en bouteille.

·         Le « vin nature » : les vins portant cette étiquette sont composés à 100 % de raisin. Ils ne contiennent ni intrant ni technologie.

·         Le « Terra Vitis » : c’est la référence nationale en terme de viticulture raisonnée et durable. Le cahier des charges de cette dénomination est stricte.

Ce ne sont pas à proprement parler des “vins biologiques” dans le sens pur et strict du terme. Mais ce sont des labels qui ont une lecture différente de la viticulture et/ou vinification respectueuse de l’environnement.

On peut également cité le label “Haute valeur environnementale” qui sans être bio au sens communautaire, a pour but de développer des pratiques vitivinicoles soucieuses de nuire le moins possible à l’environnement.

Tendances actuelles

Les vins bio sont de plus en plus prisés sur le marché. Les trois premiers producteurs mondiaux de vins biologiques sont l’Espagne, l’Italie et la France. En effet, 83 % des vignobles biologiques du monde sont situés en Europe. L’Espagne, l’Italie et la France concentrent respectivement sur leurs terres 26, 25 et 19 % des productions mondiales.

Au niveau des plus grands consommateurs de vins bio, on retrouve l’Allemagne en première position, la France en deuxième position et le Royaume-Unis en troisième position. Pour l’heure, ce sont les États-Unis qui ferment la marche.

Si entre 2012 et 2017, le taux de croissance annuel moyen du vin bio tournait autour de 14 %, sur la période 2017-2022 d’aucun l’estime à 9,2 %. Tandis que certains attribuent cette croissance à un simple effet de mode, d’autres pensent que le vin bio est plutôt en train de s’installer comme un incontournable du secteur.

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Pour aller plus loin…

photo Audrey Chaillet
Audrey Chaillet

Audrey Chaillet est fondatrice de EtOH, diplômée du WSET et auteur de nombreux articles sur les vins et spiritueux et a contribué largement à la création de la base de données cartographiques de geoVINUM.

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